Ces magasins qui misent sur le circuit court
Réduire le nombre d’intermédiaires entre le producteur et le client final, tel est l’objectif du commerce en circuit court. Face à l’engouement croissant des consommateurs pour le local, la grande distribution a donc investi le secteur. Les enseignes s’approvisionnent de plus en plus en direct auprès des producteurs. Et même plus : de véritables supermarchés 100% circuit court émergent à travers la France. IFCDIS vous dit tout sur cette nouvelle façon de consommer.
Frais d’ici, O’Tera, Ô Fermiers, Goût et Qualité… Ces noms vous disent peut-être quelque chose. Leur point commun ? Tous ces magasins ont choisi de jouer la carte du circuit court et des produits locaux.
Le circuit court est un canal de vente spécifique. Il connecte directement producteur et consommateur. Enfin, presque. En effet, la législation autorise tout de même un intermédiaire. En outre, la définition de circuit court donnée par le ministère de l’Économie ne prend pas en compte le kilométrage. L’appréciation est laissée aux acteurs. Mais plus le périmètre est restreint, plus l’argument de vente est impactant.
Les premiers circuits courts seraient apparus dans les années 60, au Japon, suite à la catastrophe sanitaire de la baie de Minamata. Depuis, leur popularité ne cesse de croître. D’abord fruit d’initiatives plus confidentielles, via les associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) ou bien le système de ruches, les aliments produits en circuits courts garnissent désormais les rayons des magasins de la grande distribution. La crise sanitaire a renforcé le besoin de confiance. Savoir à qui on achète, d’où vient le produit et comment il a été élaboré rassure. Et suscite l’envie d’acheter.
Voici notre liste favorite des magasins où il est possible d’acheter local.
Les enseignes spécialisées
Certains magasins se sont spécialisés dans l’approvisionnement en circuit court. Ils apparaissent comme une alternative aux grandes surfaces traditionnelles et n’hésitent pas à reprendre les codes visuels du terroir et des halles d’antan.
Ils se rapprochent en ce sens du magasin de producteurs. Ils en diffèrent pourtant. Les magasins de producteurs sont détenus par les agriculteurs eux-mêmes pour vendre en direct. Le label Boutiques paysannes ou celui des chambres d’agriculture Bienvenue à la ferme, permettent notamment de les identifier.
O’Tera
L’enseigne spécialisée dans le circuit court promet des fruits, légumes, crémerie, poissons et autres viandes provenant d’un rayon de moins 150 km du point de vente, afin de demeurer l’unique intermédiaire entre le producteur et le consommateur. O’Tera s’engage, entre autres, à respecter le bien-être animal et la saisonnalité des cultures.
Ô fermier
1 300 références, du primeur à la bière, rien de moins. Chez Ô Fermiers, magasin de produits fermiers implanté à Paris, les produits locaux ont pignon sur rue. Traçabilité de la marchandise et plus juste rémunération des agriculteurs sont les crédos affichés par l’enseigne. Elle se pense en débouché alternatif pour les producteurs locaux qui peinent à créer un magasin de producteurs. Chez Ô Fermiers ce sont d’ailleurs eux qui fixent leurs prix. Ici, local rime avec Hexagone puisque leurs « pépites » proviennent de toutes le régions françaises.
Frais d’ici
Le réseau Frais d’ici est né dans le giron du groupe coopératif InVivo, acteur majeur de l’agriculture et de l’agro-alimentaire en Europe. Plus de 70% des produits vendus dans ces magasins sont produits dans la région d’implantation, Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Soit 2 500 produits proposés par quelque 200 producteurs locaux.
Les magasins bio
Bio et circuit court ne vont pas forcément de pair. Si de plus en plus de points de vente optant pour un plus court circuit de commercialisation cochent aussi cette case, ça n’est pas systématique. Ce qui a poussé les magasins bio à se lancer.
So.Bio
C’est par exemple le cas de So.Bio pour qui le circuit court est le meilleur moyen « pour obtenir des produits bios, locaux, de qualité, qui respectent l’environnement ». Ainsi, le magasin bio travaille avec de petits producteurs acquis aux valeurs de l’agriculture biologique et du développement durable. Créé en 2005 par deux citoyens-militants de la bio, l’enseigne est désormais déployée dans plus d’une quinzaine de villes.
Plus connus, les réseaux Biocoop ou La Vie Claire travaillent eux aussi, autant que possible, en circuit court afin de permettre à leur clientèle de manger local et bio. Le premier achète à des producteurs locaux à 150 km maximum. Le second voit un peu plus large : fromage de chèvre de Bourgogne, riz de Camargues, porc de Vendée…
Les grandes et moyennes surfaces généralistes
Face à l’engouement pour la vente des produits de la ferme, la grande distribution s’est mise, elle aussi, à regarder au bout du champ. Pour la grande distribution, la logique est triplement gagnante. Le producteur serait mieux rémunéré. Le client paierait moins cher, utile dans la guerre pour le prix le plus bas. Le distributeur y gagnerait en termes de coût d’approvisionnement, mais aussi d’image. La contractualisation entre supermarchés et fournisseurs fait souvent polémique comme l’explique notre article sur le sujet. Un concept éprouvé depuis longtemps par les pionniers E. Leclerc et Système U.
Dans les GMS, les circuits courts sont déclinés de plusieurs façons.
A2 pas d’ici
Avec A2 pas d’ici, Auchan surfe sur la tendance du shop in shop. En 2020, le groupe a inauguré son premier marché fermier au cœur de l’hypermarché de Noyelle-Godault, dans les Hauts-de-France. Un espace de 100 m2 réservé, à la manière des sushis corners, aux produits alimentaires locaux. Ce point de vente est animé par les producteurs en circuit court. Les clients peuvent ainsi les rencontrer.
Né d’une seule ferme
Voici le concept développé par Intermarché pour la filière yaourt. L’enseigne accompagne les éleveurs laitiers dans l’installation de yaourteries sur l’exploitation. Elle s’assure ainsi l’exclusivité de ces produits locaux, actuellement disponibles dans mille magasins.
Potager city
Parmi les récentes acquisitions de Carrefour, Potager city ambitionne de rendre accessibles des fruits et légumes produits à proximité, en quelques clics. Les paniers peuvent être retirés dans des points relais ou, comme à Toulouse, Lille ou Lyon, dans des magasins de l’enseigne.
Vous l’aurez compris, la grande distribution évolue. À travers ses formations, IFCDIS vous offre l’opportunité d’évoluer avec elle.
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