Ces nouveaux magasins qui réinventent la grande distribution
Que veut le client ? Cette question apparaît, plus que jamais, comme l’enjeu majeur de la grande distribution. Selon le réseau Diamart-Ebeltoft, la réponse à apporter repose sur trois piliers, outre le prix : la tech, le développement durable et l’expérience client. Comment leaders et outsiders révolutionnent-ils le marché ? Du drive au vendeur augmenté, en passant par le retour du local, IFCDIS vous éclaire sur ces nouveaux concepts de magasins.
Comme tous les secteurs d’activité, la grande distribution fait preuve d’inventivité pour se réinventer afin de répondre aux mieux aux attentes des consommateurs. Ainsi naissent des concepts de magasins toujours plus dans l’air du temps.
L’ère du magasin connecté
Les consommateurs attendent aujourd’hui une expérience à la fois digitale et physique. La tendance omnicanale, accentuée par la crise sanitaire, pousse, depuis plusieurs années, les grandes surfaces à révolutionner leur fonctionnement. À l’inverse, les entreprises 100% digitales ouvrent de vraies boutiques, comme les points de vente Amazon Go ou Amazon Fresh. Références et espace limités, acte d’achat simplifié grâce aux nouvelles technologies, hyperconnexion : bienvenue à l’ère phygitale !
Ainsi, le géant de l’e-commerce a doté ses boutiques de connect dash carts, ou chariots connectés. La caméra combinée à l’IA scanne et pèse les produits en temps réel. Plus de passage en caisse, le paiement est automatisé.
Le concept Boxy, à mi-chemin entre un distributeur géant et une supérette alimentaire de quartier, repose lui aussi sur le just walk out. Le résultat tient en un conteneur recyclé dans lequel le client pénètre à toute heure et paye ses courses grâce à une application mobile.
Flash 10/10, le magasin autonome de Carrefour, mise sur des caméras, capteurs et algorithmes pour remplir un panier virtuel. L’entrée est libre, sans appli à télécharger, la validation des achats et le paiement s’effectuent à une borne de sortie. Facilité d’accès, gain de temps et économie de personnel, voilà le crédo de l’enseigne, qui a également ouvert son premier drive piéton en 2020.
Quand Décathlon expérimente le vendeur augmenté, qui peut consulter en direct l’historique d’achat des clients, l’état du stock et proposer des remises défiant la concurrence. Chez Feu vert, le phygital prend la forme d’un mur virtuel permettant de découvrir une gamme décuplée de produits, mais aussi de solutions d’encaissement mobiles pour les vendeurs, parmi d’autres services comme le click & collect.
Des enseignes responsables
Autre axe d’évolution en France et en Europe : le développement durable. Recyclage, services de réparation et de location, sourcing des matériaux, etc., la grande distribution actionne plusieurs leviers pour répondre aux enjeux de société à travers leurs magasins.
Le supermarché alimentaire allemand Sirplus pense anti-gaspillage et récupère les surplus de production, ainsi que les produits aux dates limites de consommation (DLC) très courtes ou dépassées mais encore consommables. Les prix sont en moyenne 70% moins chers qu’ailleurs, selon l’enseigne. Surtout, des millions de tonnes d’invendus évitent la poubelle.
Pour l’entreprise Potager city, lancée à Lyon il y a quinze ans et rachetée par Carrefour en 2020, RSE rime avec relocalisation. Elle propose à ses clients la livraison de fruits et légumes les plus locaux et naturels possible, en paniers tout prêts ou sur mesure. L’entreprise n’achète aux producteurs que ce qui est commandé via la boutique en ligne. Pas de stock et la garantie de l’ultra-frais.
Expérience et parcours client repensés
Troisième pilier de la révolution des distributeurs : l’expérience client. Les achats off et on-line ne sont plus deux segments distincts, mais bien un seul parcours client décliné entre plusieurs canaux.
Dernières innovations chez Monoprix, pionnier de l’épicerie de proximité en milieu urbain, l’installation d’espaces santé au sein de l’espace commercial, de black box, accessibles en 24/7 et réduisant à l’extrême la durée du temps d’achat, ou encore le développement du vidéo live shopping, afin d’offrir les conseils de vendeurs même en ligne, et d’une appli pour être livré en vingt minutes.
Chez Jean, Casino décloisonne et inaugure une forme de tiers-lieux. On peut y acheter son repas, mais aussi y lire la presse, faire réchauffer son plat, remplir sa grille de loto, recharger son téléphone… Dans la même veine, Pernod-Ricard propose un nouveau concept-store, Drinks & co, à la fois boutique physique et en ligne, cocktail-bar, brasserie et salle de master class. Carrefour, lui, offre des cours de cuisine.
Le nouvel essor des hard-discounts
Sur fond de crise économique, des enseignes de hard-discount ne sont pas en reste. Le groupement de Mousquetaires (Intermarché) tente par exemple d’insuffler une nouvelle dynamique à Netto. Chez Casino, la marque Leader Price devient LP : sobriété, parcours client automatisé et, surtout, possibilité d’acheter en cartons ou palettes pour payer moins cher.
Le premier magasin-entrepôt Atacadão de France, nouveau concept de Carrefour en matière de vente en gros et de prix cassés, devrait ouvrir en 2023. Au Brésil, son pays d’origine, son chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter, là où les hypers Carrefours classiques régressent légèrement.
Lancé en 2023 par Fabrice Gerber, Toutjust ! s’approvisionne en direct pour baisser les prix, annoncés 5% moins chers que chez Lidl ou Aldi. L’innovation : proposer aux fournisseurs de devenir actionnaires. Ainsi, 80% des produits alimentaires devraient provenir de France et se passer d’intermédiaires.
Envie de faire partie de ce mouvement de fond ? Nous vous aidons à vous former et à vous orienter vers ces métiers de la grande distribution en pleine révolution.
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